Aujourd’hui en France, un adolescent sur cinq est victime de cyber-harcèlement. Un phénomène de société qui touche de plus en plus de jeunes mais aussi leurs parents, souvent désemparés dans ce type de situation.

Si le harcèlement a toujours existé (dans les cours d’école, dans la rue…), l’avènement des réseaux sociaux a donné plus d’ampleur à ce phénomène qui peut prendre la forme d’insultes, de menaces, de photos dégradantes pour intimider voire humilier.

48% des enfants indiquent qu’ils ont déjà été confrontés directement ou indirectement (comme participant, témoin ou auteur) à une situation de cyberharcèlement. (Source : Audirep, 2021).

 

 

Pour mieux comprendre les problématiques des familles et les aider face au phénomène grandissant de cyber-harcèlement, la Caisse d’Epargne et l’Association e-Enfance/3018 dévoilent les résultats d’une étude inédite. Cet état des lieux du cyber-harcèlement en France révèle notamment les besoins des parents en matière de prévention et d’accompagnement concret face aux risques d’Internet.

Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un mécénat entre la Caisse d’Epargne, banque et assurance de la famille, et l’Association e-Enfance/3018, référente pour la protection de l’enfance sur Internet qui a pour objectif de renforcer le soutien opérationnel aux familles concernées.

 

État des lieux de la pratique des réseaux sociaux chez les jeunes 

L’étude révèle que l’âge moyen auquel l’enfant a été équipé de son premier appareil numérique est de 10 ans. Côté réseaux sociaux, 63 % des enfants interrogés indiquent être inscrits sur un ou plusieurs réseaux sociaux. Les sites de jeux en réseau tirent également leur épingle du jeu : près de la moitié des enfants interrogés déclarent s’y rendre.

 

Leur utilisation est par ailleurs peu maitrisée : plus de 8 parents sur 10 (83 %) reconnaissent ne pas savoir exactement ce que leurs enfants font sur Internet ou sur les réseaux sociaux, et ils sont 78 % à déclarer ne pas avoir le contrôle total de ce que font leurs enfants sur les réseaux sociaux.

 

Le cyber-harcèlement : des risques sous-estimés par les jeunes

La notion de risque encouru sur Internet ou sur les réseaux sociaux est beaucoup plus forte chez les parents que chez les enfants : 74 % des parents ont l’impression que leurs enfants prennent le risque de faire une mauvaise rencontre ou d’être cyber-harcelés en se rendant sur Internet ou sur les réseaux sociaux, contre 34 % pour les jeunes.

Face à cette crainte, 95 % des parents déclarent avoir mis en place au moins une action permettant de prévenir les risques encourus par leur enfant sur Internet ou sur les réseaux sociaux, avec en premier lieu des mises en garde ou des consignes de sécurité verbales.

Malheureusement, ces risques se concrétisent parfois. L’étude révèle en effet que 20 % des jeunes déclarent avoir déjà été confrontés à une situation de cyber-harcèlement. Ces expériences sont rencontrées dans la majorité des cas par les jeunes filles (51 %), de 13 ans en moyenne. Assez logiquement, il s’agit d’enfants passant plus de temps sur Internet, qui sont plus équipés et plus souvent inscrits sur plusieurs réseaux sociaux ou sur les sites de jeux en réseau.

Par ailleurs le cyber-harcèlement s’accompagne, voire se double parfois de violences numériques, aux conséquences également durables sur les enfants : 30 % des jeunes interrogés déclarent avoir été choqués par des contenus rencontrés involontairement sur Internet ou les réseaux sociaux.

Pour être accompagnés au mieux face à ces situations dramatiques, plus de 9 parents sur 10 déclarent souhaiter de l’aide et des informations en premier lieu par une association de protection des enfants et des adolescents sur Internet, puis par l’établissement scolaire de l’enfant.

 

La caisse d’épargne a conçu un film pour interpeller et agir face aux conséquences souvent traumatisantes du cyberharcèlement des jeunes :